Le premier segment de la quatrième réunion de la Conférence des parties à la Convention de Minamata sur le mercure (COP-4) se termine après une semaine de travail intense marquée par d’importants accords sur le programme de travail et le budget pour l’année à venir, et annonce les dates du segment en présentiel qui se tiendra à Bali, Indonésie.
Genève, le 5 novembre 2021. Plus d’un millier de participants issus de gouvernements et de différentes organisations ont assisté au segment en ligne de la COP-4 organisé la première semaine de novembre pour examiner les progrès de la Convention de Minamata sur le mercure. À l’occasion de cette réunion virtuelle, les délégués ont approuvé le programme de travail et le budget pour l’année à venir et convenu de reprendre la réunion du 21 au 25 mars 2022 à Bali, Indonésie, en présentiel, dans le but de favoriser l’inclusion aux fins du bon déroulement du processus de négociation. Compte tenu des résultats positifs et des enseignements tirés de cette première réunion de la Convention intégralement en ligne, le plan prévoit de tirer parti des avantages du numérique pour faciliter le suivi à distance de la réunion afin d’élargir la portée des sessions.
Une délégation du Secrétariat s’est rendue à Djakarta pour soutenir la présidence indonésienne, dont la Secrétaire exécutive de la Convention, Monika Stankiewicz. Dans son allocution de clôture, elle s’est félicitée du travail accompli et du soutien apporté à une Conférence des Parties qui « a permis d’obtenir tous les résultats escomptés, voire de les dépasser, en dépit de sa tenue en ligne ». Mme Stankiewicz a souligné que la réunion avait débouché sur « un autre résultat qui ne figure dans aucun des documents de la session. Il s’agit de l’esprit de coopération et de la détermination à atteindre l’objectif de la Convention – à savoir réduire les émissions et les rejets de mercure afin de protéger la santé humaine et l’environnement – dont vous avez fait preuve, vous les Parties, ainsi que tous les observateurs dont la collaboration continue a joué un rôle crucial dans nos efforts ».
La Présidente de la COP-4, Rosa Vivien Ratnawati, s’est félicitée de l’adoption des dates du deuxième segment de la Conférence, qui se tiendra sous forme de réunion en présentiel dans son pays d’origine, l’Indonésie. Elle a déclaré : « La COP-4.2 aura lieu dans un peu moins de cinq mois. Travaillons ensemble aux préparatifs de cette réunion qui devra permettre d’élaborer des cadres pour le renforcement et la mise en œuvre de notre Convention. Elle devra impérativement être un succès. J’espère que notre étroite coopération, en tant que famille et amis, pourra se poursuivre lors de la COP-4.2 et par la suite ».
Le programme de travail et le budget approuvés par la COP-4 pour 2022 portent sur l’ensemble de ses activités, notamment les conférences et les réunions, le renforcement des capacités et l’assistance technique, les activités scientifiques et techniques, la gestion des connaissances et la communication, les questions juridiques et la gestion globale du Secrétariat.
Les Parties ont insisté sur l’importance de l’évaluation de l’efficacité de la Convention, un élément crucial dans la réalisation de son principal objectif : protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure. Un examen de l’efficacité de la Convention dans l’élimination des émissions et des rejets anthropiques de mercure devant débuter en 2023, les délégués ont souligné que cette question fondamentale et urgente nécessitait un cadre solide fondé sur des preuves scientifiques et sur la transparence des données. Des débats intenses se poursuivront sur ce point pendant la période intersessions afin de pouvoir en dresser la synthèse lors du prochain segment de la COP.
Autre défi à relever par les Parties : le premier cycle de rapports nationaux complets sur la mise en œuvre de la Convention, ces rapports devant être soumis avant le 31 décembre 2021. La réunion s’est félicitée des très bons résultats en termes de notation obtenus à l’issue du premier cycle de rapports succincts en 2019, avec 89% de rapports conformes, ainsi que du projet d’orientations élaboré par le Secrétariat pour aider les Parties dans la préparation des rapports, lequel devrait être adopté lors de la réunion en présentiel de la COP-4. Les réponses obtenues seront d’une très grande utilité pour l’évaluation de l’efficacité. Les Parties utilisent déjà la plateforme de rapport en ligne conçue par le Secrétariat, laquelle s’est accompagnée de plusieurs sessions virtuelles pour fournir des précisions et faciliter la préparation des rapports.
À l’ordre du jour de la COP-4 figurait également le huitième cycle de reconstitution des ressources du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) qui aura lieu en début d’année prochaine. Les délégués ont appuyé à l’unanimité le rôle clé du FEM, l’un des mécanismes financiers de la Convention de Minamata, et sa contribution directe au renforcement des capacités pour la mise en œuvre de la Convention dans les pays en développement et les pays à économie en transition.
Lors de la dernière séance plénière de ce segment en ligne, le Directeur général et Président du FEM, Carlos Manuel Rodriguez, a exprimé son soutien aux délégués et déclaré à l’occasion de l’un des événements parallèles de la conférence que « les produits chimiques ont un impact très important sur la nature, la biodiversité et le changement climatique ; le moment est donc venu pour nous tous de travailler de manière plus intégrée. Dans cette perspective, je me réjouis de continuer à soutenir la Convention de Minamata et les Parties : nous devons une nouvelle fois être en mesure de concentrer nos efforts sur les domaines qui peuvent nous faire progresser en termes de portée ».
Le gouvernement indonésien, en tant que pays hôte, a invité les Parties à apporter leur concours au projet de proposition pour l’élimination du commerce illégal du mercure dans le monde. Sous le nom de Déclaration de Bali, ce document non contraignant sera publié lors du prochain segment de la COP.
Au terme d’une semaine de travail intense, la réunion a débouché sur des résultats très positifs en dépit des difficultés posées par son format virtuel. Après des mois de préparation et de coordination, le Secrétariat a envisagé la création d’un écosystème numérique interconnecté pour faciliter l’accès des Parties, tout en garantissant leur sécurité et la gestion efficace de la réunion en ligne. La mise en place de cet écosystème numérique a été rendue possible grâce aux synergies établies avec d’autres accords multilatéraux, à l’image des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm, de la Convention sur la biodiversité et du Secrétariat de l’ozone.
Tout au long de la semaine, plusieurs événements parallèles sont venus en complément des horaires de travail. Ils ont porté sur différents thèmes et abordé des questions aussi bien spécifiques que régionales, comme l’objectif commun du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et de la Convention de Minamata, les détails du mécanisme financier, la mise en œuvre de la Convention dans les Caraïbes, la surveillance des concentrations de mercure au Canada et auprès des populations autochtones, ou l’appui à l’évaluation de l’efficacité de la Convention, entre autres – notamment une pause artistique et des échanges avec le réalisateur et l’actrice principale du film « Minamata ». Ces événements parallèles ont été l’occasion d’échanger des informations et de porter les avancées technologiques, les progrès de la recherche et des sujets importants à l’attention des Parties et de la communauté mondiale à laquelle s’adresse la Convention.
Dans moins de cinq mois, la Conférence des Parties se réunira à nouveau, en présentiel cette fois, pour poursuivre le processus de négociation en renforçant les engagements à bâtir un avenir exempt des effets néfastes du mercure. S’adressant aux participants lors de la plénière de vendredi, la Secrétaire exécutive de la Convention, Monika Stankiewicz, a déclaré : « Vous avez fait preuve d’un esprit de collaboration et d’un engagement inébranlable au cours de ce processus de négociation. Vous avez exprimé de grandes ambitions pour la Convention et des attentes claires quant à la marche à suivre au cours des négociations. Emportons tout cela avec nous lors du deuxième segment de la COP à Bali, en Indonésie, afin de dire adieu au mercure ».
Note aux rédacteurs
À propos de la Convention de Minamata
Adoptée en 2013, la Convention de Minamata sur le mercure est le plus récent accord mondial sur l’environnement et la santé. Elle tire son nom d’une baie située au Japon où, au milieu du 20e siècle, des milliers de personnes ont été empoisonnées par des eaux usées industrielles chargées de mercure, ce qui a entraîné de graves effets sur la santé connus par la suite sous le nom de « maladie de Minamata ». Depuis son entrée en vigueur le 16 août 2017, 135 Parties s’emploient conjointement à réglementer l’offre et la demande de mercure, à réduire l’utilisation, les émissions et les rejets de mercure, à sensibiliser le public et à se doter des capacités institutionnelles nécessaires.
À propos du Programme des Nations Unies pour l’Environnement
Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) est la plus haute autorité mondiale en matière environnementale. Il a pour mission de montrer la voie et d’encourager la coopération pour protéger l’environnement. Il se doit aussi d’être une source d’inspiration et d’information pour les États et les populations et un instrument de facilitation leur permettant d’améliorer leur qualité de vie sans toutefois compromettre celle des générations à venir.
Contact
Pour toute demande d’informations en provenance des médias, veuillez contacter Anna García Sans (anna.garcia [at] un.org), Responsable de la communication et de la gestion des connaissances , Convention de Minamata sur le mercure.