Le secrétariat de la Convention de Minamata a participé à la seizième Conférence internationale sur le mercure en tant que polluant mondial (ICMGP 2024), qui s’est tenue du 21 au 26 juillet 2024 au Cap, en Afrique du Sud.
Ayant pour thème « De Minamata à l’Afrique et au-delà : « Relever les défis du mercure dans l’environnement mondial changeant », cette manifestation internationale sert de plateforme clé aux experts et aux décideurs politiques pour partager les meilleures pratiques, les évolutions politiques, des recherches de grande qualité et des solutions innovantes visant à lutter contre la pollution par le mercure à l’échelle locale et mondiale.
Monika Stankiewicz, Secrétaire exécutive de la Convention de Minamata, a souligné le rôle important de la coopération internationale dans la lutte contre le mercure toxique. « Je suis très reconnaissante que le thème du mercure et de la biodiversité ait été inclus dans le programme de cette conférence », a-t-elle déclaré. « Les Parties à la Convention sur la diversité biologique ont récemment conclu un accord majeur en vue de prendre des mesures urgentes pour enrayer et inverser la perte de la biodiversité d’ici 2030. Ce plan pour la biodiversité est très complet et bon nombre de ses objectifs sont directement liés au mercure ».
La Secrétaire exécutive a souligné que « l’année dernière, lors de la cinquième réunion de la Conférence des Parties à la Convention de Minamata (COP-5) , les Parties ont pris une décision sur le mercure et le Cadre mondial de la biodiversité, dans laquelle elles ont reconnu que la pollution au mercure avait des incidences sur les écosystèmes en tant que facteur direct et cause profonde de l’appauvrissement de la biodiversité à l’échelle mondiale, et que les Parties, en mettant en œuvre la Convention, pouvaient contribuer de manière significative aux efforts mondiaux de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité ».
Durant la semaine, le secrétariat a participé activement à diverses discussions plénières et ateliers, au cours desquels il a souligné la nécessité d’une coopération et de synergies accrues entre les accords multilatéraux sur l’environnement et les différents secteurs afin de lutter contre le mercure et de protéger la biodiversité. Une publication préparée par le secrétariat, intitulée « Mercure et biodiversité », a été mise en lumière pour les réflexions qu’elle contient sur la manière dont les travaux scientifiques sur le mercure peuvent soutenir la quête collective visant à mettre fin à la pollution par le mercure et à préserver la biodiversité et les populations. Une infographie récente résumant les principaux effets du mercure toxique sur la biodiversité et la santé humaine dans le monde peut être consultée ici.
Un exemple notable a été évoqué, à savoir le lien entre les effets graves de la pollution par le mercure et la déforestation, qui est illustré dans le rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) intitulé « Extracted forests – Unearthing the role of mining-related deforestation as a driver of global deforestation ». Le rapport désigne l’exploitation minière, en particulier l’extraction de l’or et du charbon, comme le quatrième facteur de déforestation et, compte tenu de ses effets indirects tels que la contamination des sols et de l’eau, également comme un facteur majeur de dégradation de l’environnement. L’exploitation minière artisanale et à petite échelle, souvent informelle, moins réglementée et difficile à surveiller et à évaluer, contribue considérablement à ce problème en ce qu’elle utilise des méthodes d’extraction plus nocives pour l’environnement, qui s’assortissent rarement de mesures de restauration écologique.
Dans son discours d’ouverture, Monika Stankiewicz a déclaré que « c’est la science qui a permis aux membres de la communauté, aux photographes, aux communicateurs et aux décideurs politiques de faire en sorte que la maladie de Minamata soit comprise dans le monde entier, un avertissement pour tous. C’est la science qui a jeté les bases du processus du Comité intergouvernemental de négociation qui a abouti à la Convention de Minamata. Et c’est la science qui, dans le contexte actuel, aidera à évaluer la mesure dans laquelle la Convention de Minamata progresse vers son objectif, en contribuant à l’action mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques, et en exploitant les solutions technologiques et non technologiques pour mettre fin à la pollution par le mercure ».
En préparation de la Conférence, le secrétariat de la Convention de Minamata avait organisé, les 18 au 19 juillet au Cap, une réunion d’experts sur les émissions et les rejets de mercure, dont les travaux seront cruciaux pour l’évaluation de l’efficacité de la Convention.
La prochaine Conférence internationale sur le mercure en tant que polluant mondial se tiendra à Hyderabad, en Inde, du 4 au 10 octobre 2026, et la dix-huitième Conférence aura lieu à Tolède, en Espagne, du 25 au 30 juin 2028.